Article issu d'Actuchômage
Vendredi, 26 Juin 2009
La hausse du chômage ralentit. Oubliés, les 60.000 chômeurs (de catégorie A) supplémentaires par mois : nous atteignons en mai un modeste 36.000 de plus. Ouf ! Pas de quoi en faire un drame, les amis ! Même que c'est carrément «encourageant».
Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi en catégorie A en France métropolitaine — les DOM on s'en tape, n'est-ce pas… — a connu une hausse de 1,5% en mai, soit 36.400 demandeurs d'emploi supplémentaires, a annoncé Bercy hier dans un communiqué.
Sur un an, la poussée est de 26,4%.
En y ajoutant les chômeurs ayant travaillé occasionnellement et tenus d'accomplir des actes positifs de recherche, la hausse s'élève à 54.100 personnes. Au total, fin mai, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (disponibles de suite et n'exerçant aucune activité) s'établit à 2.543.100, celui des catégories B et C (en «activité réduite» de plus ou moins 78 heures) à 1.082.500.
Les jeunes actifs, surtout les hommes, restent les plus durement frappés.
Toutes catégories confondues (A, B, C, D et E => voir détail en commentaire), la barre des 4 millions d'inscrits à Pôle Emploi est franchie depuis le mois dernier : ils sont maintenant 4.068.100. Sans compter quelque 338.000 seniors en «DRE», les mal nommés «dispensés de recherche» qui ne figurent nulle part...
L'œil du cyclone
Christine Lagarde a estimé «assez encourageant» le fait qu'on ait une «décélération du nombre de demandeurs d'emplois sur quatre mois consécutifs». En effet, depuis le pic de janvier (+ 100.400), les scores — impressionnants — diminuent : + 79.900 en février, + 63.400 en mars et + 58.500 en avril. Cependant, la ministre de l'Economie s'attend à «des plans sociaux importants» durant ou après l'été. Le chômage pourrait repartir de plus belle : le contingent de précaires (CDD, intérim) qui atterrit dans l'escarcelle Pôle Emploi s'amenuisant — ces «plans sociaux silencieux», comme disent Les Echos —, c'est la masse des futurs licenciés économiques qui alimentera bientôt le gros des chiffres. Et là, ce sont des CDI par dizaines de milliers qui vont disparaître, purement et simplement.
Mais le gouvernement a tout prévu : les contrats de transition professionnelle (CTP : 3.500 fin avril, + 250% en un an) et les conventions de reclassement personnalisé (CRP : 59.700 fin avril, + 138,8% en un an), en voie de généralisation, permettent d'escamoter de la catégorie A des milliers de salariés fraîchement licenciés, ainsi classés dans l'obscure catégorie D qui a progressé, elle, de 3,4% en mai et de 19,3% sur un an avec 207.500 inscrits.
L'Unedic, dont on sait qu'elle sous-estime ses pronostics, prévoit sur la totalité de l'année quelque 639.000 chômeurs supplémentaires en France. Quant à l'INSEE, qui parle de 700.000 disparitions de postes, elle annonce que nous allons d'ici Noël renouer avec un taux de 10% de chômeurs, notant la destruction de 187.800 emplois au premier trimestre, «d'une ampleur jamais observée dans toute l'histoire économique de la France».
On rappelle que Juan Somavia, le lucide directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), juge qu'il faudra attendre jusqu'à 8 années pour retrouver le niveau d'emploi d'avant la crise : ceux qui voient des «signes de reprise» sont des affabulateurs. En attendant, le volume des offres diffusées sur le net a fondu de moitié, ce qui signifie que le million de chômeurs supplémentaires attendu en 2009, entre déclassement et petits boulots précaires, restera durablement sur le carreau puisque nous sommes non seulement retombés trois ans en arrière, mais qu'il faudra encore plus de temps pour remonter la pente.
Pour conclure, on rappelle qu'au mois de mai les jours ouvrés sont moins nombreux. Le Pôle Emploi a donc effectué moins d'inscriptions (- 7,1%) alors qu'il aurait accumulé… 2 à 3 mois de retard.
36.000 chômeurs de plus, c'est devenu la norme, rapidement engloutie par les faits divers dont les JT abreuvent leurs titres. Bref, tout le monde s'en fout, sauf… les silencieux intéressés.
Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi en catégorie A en France métropolitaine — les DOM on s'en tape, n'est-ce pas… — a connu une hausse de 1,5% en mai, soit 36.400 demandeurs d'emploi supplémentaires, a annoncé Bercy hier dans un communiqué.
Sur un an, la poussée est de 26,4%.
En y ajoutant les chômeurs ayant travaillé occasionnellement et tenus d'accomplir des actes positifs de recherche, la hausse s'élève à 54.100 personnes. Au total, fin mai, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (disponibles de suite et n'exerçant aucune activité) s'établit à 2.543.100, celui des catégories B et C (en «activité réduite» de plus ou moins 78 heures) à 1.082.500.
Les jeunes actifs, surtout les hommes, restent les plus durement frappés.
Toutes catégories confondues (A, B, C, D et E => voir détail en commentaire), la barre des 4 millions d'inscrits à Pôle Emploi est franchie depuis le mois dernier : ils sont maintenant 4.068.100. Sans compter quelque 338.000 seniors en «DRE», les mal nommés «dispensés de recherche» qui ne figurent nulle part...
L'œil du cyclone
Christine Lagarde a estimé «assez encourageant» le fait qu'on ait une «décélération du nombre de demandeurs d'emplois sur quatre mois consécutifs». En effet, depuis le pic de janvier (+ 100.400), les scores — impressionnants — diminuent : + 79.900 en février, + 63.400 en mars et + 58.500 en avril. Cependant, la ministre de l'Economie s'attend à «des plans sociaux importants» durant ou après l'été. Le chômage pourrait repartir de plus belle : le contingent de précaires (CDD, intérim) qui atterrit dans l'escarcelle Pôle Emploi s'amenuisant — ces «plans sociaux silencieux», comme disent Les Echos —, c'est la masse des futurs licenciés économiques qui alimentera bientôt le gros des chiffres. Et là, ce sont des CDI par dizaines de milliers qui vont disparaître, purement et simplement.
Mais le gouvernement a tout prévu : les contrats de transition professionnelle (CTP : 3.500 fin avril, + 250% en un an) et les conventions de reclassement personnalisé (CRP : 59.700 fin avril, + 138,8% en un an), en voie de généralisation, permettent d'escamoter de la catégorie A des milliers de salariés fraîchement licenciés, ainsi classés dans l'obscure catégorie D qui a progressé, elle, de 3,4% en mai et de 19,3% sur un an avec 207.500 inscrits.
L'Unedic, dont on sait qu'elle sous-estime ses pronostics, prévoit sur la totalité de l'année quelque 639.000 chômeurs supplémentaires en France. Quant à l'INSEE, qui parle de 700.000 disparitions de postes, elle annonce que nous allons d'ici Noël renouer avec un taux de 10% de chômeurs, notant la destruction de 187.800 emplois au premier trimestre, «d'une ampleur jamais observée dans toute l'histoire économique de la France».
On rappelle que Juan Somavia, le lucide directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), juge qu'il faudra attendre jusqu'à 8 années pour retrouver le niveau d'emploi d'avant la crise : ceux qui voient des «signes de reprise» sont des affabulateurs. En attendant, le volume des offres diffusées sur le net a fondu de moitié, ce qui signifie que le million de chômeurs supplémentaires attendu en 2009, entre déclassement et petits boulots précaires, restera durablement sur le carreau puisque nous sommes non seulement retombés trois ans en arrière, mais qu'il faudra encore plus de temps pour remonter la pente.
Pour conclure, on rappelle qu'au mois de mai les jours ouvrés sont moins nombreux. Le Pôle Emploi a donc effectué moins d'inscriptions (- 7,1%) alors qu'il aurait accumulé… 2 à 3 mois de retard.
36.000 chômeurs de plus, c'est devenu la norme, rapidement engloutie par les faits divers dont les JT abreuvent leurs titres. Bref, tout le monde s'en fout, sauf… les silencieux intéressés.
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